Agir lors d’un accident ou face à un malaise d’une personne n’est pas forcément évident. Le stress peut être intense et la panique peut rapidement nous prendre et nous faire perdre tous nos moyens. Cet article, ci-dessous, a pour but de nous montrer que les gestes à adopter dans de telles circonstances sont finalement assez simples, logiques et naturels. Nous tentons aussi de vous expliquer pourquoi il est important de les réaliser.
N’ayant jamais eu à faire face à une telle situation pour la plupart d’entre nous (et c’est tant mieux), nous ne savons pas quelle serait notre réaction. Sachez que l’on ne vous reprochera jamais de ne pas avoir eu la force d’agir, d’avoir mal fait ou peut-être d'avoir trop fait. Par contre, on pourrait vous reprocher de ne pas avoir au minimum donné l’alerte. Crier « au secours » à la place de la victime pour demander de l’aide est à la portée de tout le monde et cela est déjà bien.
Voici les 4 étapes à suivre lorsque vous êtes en présence d’une victime d’un malaise ou d’un accident :
1) PROTEGER
2) EXAMINER
3) ALERTER
4) SECOURIR
Ne vous précipitez pas et analysez prudemment la situation.
Ne prenez pas de risques inutiles.
Il s’agit de rejoindre la victime tout en se protégeant soi-même du danger qui n’est pas forcément connu (gaz, surface glissante…). Le danger est-il mécanique, électrique, thermique ou lié à une atmosphère irrespirable ? Il s’agit de vous protéger "vous" mais également de protéger les autres de ce danger pour éviter tout sur-accident. Ces informations seront également utiles lors de l’alerte.
Par ordre de priorité, voici les urgences vitales à considérer :
Vérifier que la victime respire nécessite au moins 10 secondes. Car lors d’un arrêt respiratoire, de l’air peut encore s’échapper des poumons et faire croire à une respiration alors qu’il n’en est rien.
Appeler le 15 (samu), le 18 (pompiers) ou
le 112 (n° européen). N’importe lequel !
Les sourds et malentendants peuvent eux appeler le 114 (ou envoyer un SMS).
Les informations à communiquer seront : votre identité, votre numéro de téléphone, le lieu, le nombre de victimes, leurs états (votre analyse de la scène et l’examen des victimes) ainsi que les gestes que vous auriez déjà effectués sur la victime.
Ou mieux ! Faites donner l’alerte par une personne que vous jugez apte à déclencher l’alerte. Car pendant ce temps vous pourrez communiquer les informations tout en secourant et rassurant la victime sans perdre de temps. La personne en charge de l’alerte pourra également en profiter pour vous apporter une couverture, un défibrillateur…
Important : ne raccrochez jamais sans que l’on vous y invite ! Pensez aux secours qui ne connaissent peut-être pas précisément le lieu. Ils seront ravis d’avoir une personne visible pour leur faire signe et les guider au bon endroit !
En allant du plus urgent et plus grave au moins urgent et moins grave !
4.1) La victime saigne abondamment !
4.2) La victime s’étouffe !
4.3) La victime est inconsciente et ne respire plus !
Comment réaliser un massage cardiaque ou RCP (Réanimation Cardio-Pulmonaire) ?
4.4) La victime perd connaissance ou est trouvée inconsciente mais elle respire !
La Position Latérale de Sécurité ou PLS
4.5) La victime est consciente et se plaint d’un malaise !
4.6) La victime se plaint de brûlures !
4.7) La victime se plaint d’une douleur empêchant certains mouvements !
4.8) La victime se plaint d’une plaie qui ne saigne pas (ou peu) !
Si votre compression est inefficace ou impossible (blessure trop grande), alors faites un garrot. Prenez un tissu (votre T-shirt), un torchon ou ce que vous trouvez et enroulez-le autour du membre à quelques cm au-dessus de la blessure (entre la blessure et le cœur). Serrez fort et faites un nœud.
Dans le cas d’un membre sectionné, récupérez si possible le membre pour l’envelopper dans un tissu propre et le conserver au frais (pas de contact direct avec de la glace ou de l’eau glacée).
Cas particuliers :
Le saignement de nez.
-Faire asseoir la victime avec la tête penchée en avant.
-Faire moucher vigoureusement pour dégager les voies respiratoires.
-Toujours en gardant la tête penchée vers l’avant, comprimer les 2 narines.
Si au bout de 10 minutes le saignement abondant continue, alors appelez les secours.
La victime vomit ou crache du sang
-Laissez la personne dans la position qu’elle préfère (assise ou demi-assise) et appelez les secours.
La victime s’étouffe et perd connaissance
Lorsque la victime arrive à expulser le corps étranger, elle peut être en état de choc. Asseyez-là, rassurez là et donnez-lui une couverture.
La perte de connaissance suite à une noyade est consécutive à un étouffement (avec de l'eau) ! Si la victime ne respire plus, il est nécessaire de réaliser une RCP au plus vite!
Cas particuliers :
La femme enceinte ou la personne obèse.
-Ne faites pas des compressions abdominales mais thoraciques (au-dessus du sternum). Pour le reste, la procédure est identique.
L’enfant ou le nourrisson
-Adaptez la force des tapes et des compressions. Pour le nourrisson, faites la compression sur le thorax (thoracique) avec deux doigts. Pour le reste, la procédure est identique.
Obstruction partielle
-Encouragez la victime à tousser.
Intervenir dans les 3 minutes, c’est donner un maximum de chance à la victime de pouvoir être sauvé ! Un arrêt de la respiration signifie un arrêt cardiaque et donc de la circulation du sang !
Attention. Dans les premières minutes d’un arrêt respiratoire (et circulatoire), la victime peut présenter des mouvements respiratoires anarchiques, lents ou bruyants. Ces mouvements sont appelés « gasp ». Les poumons se vident de leur air ! Il ne s’agit en aucun cas d’une reprise de la respiration ! En cas de moindre doute (respiration ou « gasp »), continuez le massage cardiaque (RCP).
La présence d’un défibrillateur à proximité (DAE) ne dispense en aucun cas de faire un massage cardiaque (RCP) avant et après.
Comment réaliser un massage cardiaque ou RCP (Réanimation Cardio-Pulmonaire) ?
Le cœur ne bat plus ! Cela signifie que le sang ne circule plus et que les organes et notamment le cerveau ne sont plus alimentés en oxygène. C’est vous, en faisant le massage cardiaque, qui allez prendre le relais du cœur. Vos pressions sur le sternum vont remplacer les battements du cœur et vont continuer à faire circuler le sang et ainsi alimenter le cerveau (tant que vous faites le massage !)
Le massage cardiaque ou RCP (Réanimation Cardio-Pulmonaire)
Pour un bébé ou un jeune enfant (-8 ans), pratiquez 5 insufflations au lieu de 2 seulement !
Pour un bébé, insufflez en englobant la bouche et le nez.
Important !
-Lors du massage (pression sur le sternum) la poitrine doit s’enfoncer de 5-7cm. Cela nécessite d’y mettre une force certaine et d’utiliser le poids de son corps. Pour un jeune enfant ou un bébé, la pression doit s’effectuer sur 1/3 de la hauteur. Adaptez donc votre force en conséquence. Vous pouvez également utiliser deux doigts pour appuyer sur le sternum d'un bébé ou d'un jeune enfant.
-Exercez la pression avec la base de la paume (le talon de la paume). La pression doit s’exercer sur le sternum et non sur les côtes (fragiles !). Voir l'image ci-dessus.
-Le rythme de 100-120 pressions par minute est important. Comptez à haute voix : 1 et 2 et 3 et … Cela aide à obtenir le bon rythme.
-Le massage cardiaque ne doit pas être interrompu plus de 5 secondes en général et lors de l’insufflation d’air. Les deux insufflations courtes et légères ne doivent donc pas durer plus de 5 secondes. Si vous ratez une insufflation d’air (ou les deux), n’insistez pas et reprenez le massage cardiaque au plus vite.
-Pour réaliser une insufflation d’air par la bouche de la victime (bouche à bouche), vérifiez que la tête de la victime soit franchement basculée vers l’arrière (dégagement des voies respiratoires). Sinon l’insufflation sera sans doute inefficace.
- Insufflez doucement par la bouche de la victime un volume équivalent à ½ litre d’air. C’est-à-dire très peu en réalité. N’oubliez pas de pincer le nez de la victime dans le même temps pour éviter les fuites ! Vérifiez que la poitrine de la victime se soulève puis redescende avant de réaliser la deuxième insufflation. Pour un bébé, insufflez l’air en englobant sa bouche et son nez. Le volume d'air contenu dans votre bouche est suffisant.
-Si vous ne vous sentez pas capable de faire le bouche à bouche (insufflation), pas d’inquiétude ! On admet aujourd’hui que le plus important, c’est l’étape du massage cardiaque (sauf peut-être pour les enfants et les bébés).
-Faites le massage cardiaque sans arrêt jusqu’à l’arrivée des secours. Si la victime est sauvée par les secours, votre massage permettra à la victime de revivre avec un minimum de séquelles (liées à cerveau momentanément non oxygéné).
Remarques : pour un bébé ou un enfant de moins de 8 ans, on débute la réanimation par 5 insufflations. En ce qui concerne le défibrillateur, il dispose d’électrodes adaptées pour les bébés. Sinon posez les électrodes sur le milieu du thorax et sur le milieu du dos.
Position des deux électrodes du défibrillateur (DAE).
La Position Latérale de Sécurité - PLS a aussi l'avantage de maintenir l'alignement de la colonne vertébrale (cervicales-dorsales-lombaires) !
Pour information, la couverture de survie a deux faces. Une dorée et une argentée. La face argentée vers l’extérieure permet de renvoyer un maximum de lumière (donc de chaleur) lorsqu’il fait très chaud. La face argentée vers la victime lui permet de conserver sa propre chaleur lorsqu’il fait froid dehors.
Position latérale de sécurité - PLS
Lorsque la victime est inconsciente et sur le dos, il y a alors un risque de difficulté respiratoire car la langue peut gêner ou carrément obstruer les voies respiratoires. Mettez la victime en Position Latérale de Sécurité – PLS permet de limiter ce risque jusqu’à l’arrivée des secours. Cette position avec la bouche ouverte permet également à la victime de ne pas s’étouffer en cas de vomissement. voir le dessin du milieu ci-dessous.
Pour un bébé, la PLS consiste à le prendre dans ses bras, son dos contre votre ventre ou votre poitrine afin qu’il soit sur le côté.
Pour la femme enceinte, idéalement, mettre en position PLS sur son côté gauche. Cela permet d’éviter que le bébé comprime certains vaisseaux sanguins de l’abdomen de la maman.
Pour la victime blessée, la mettre en PLS sur son côté blessé ou traumatisé autant que possible.
Pour la victime qui présente des convulsions, écartez-vous pour vous protéger et enlevez tout objet à proximité qui pourrait blesser la victime. Attendez que les convulsions s’arrêtent avant toute autre intervention.
AVC : faiblesse ou paralysie d’un bras, déformation du visage, perte de la vision d’un œil ou les deux, difficulté d’élocution, mal de tête sévère et soudain, perte d’équilibre.
Accident cardiaque : douleur forte dans la poitrine, douleur abdominale, difficulté respiratoire, pâleur intense, sensation de froid.
Il faut considérer les brûlures thermiques mais également chimiques ou électriques.
Dans le cas d’une brûlure chimique, il faut rincer abondamment tout en évitant que l’eau de rinçage coule sur d’autres parties du corps. Essayez également de trouver la nature du produit à l’origine de la brûlure.
Dans le cas d’une brûlure électrique, il faut également arroser abondamment la brûlure. Quel que soit le choc électrique, léger ou grave, une visite de contrôle en centre hospitalier est vivement conseillée (obligatoire). Le cœur et son fonctionnement peuvent avoir été perturbés lors de ce choc.
La victime se plaint d’une brûlure interne par inhalation ou par ingestion !
Quelques symptômes sont à surveiller :
-une douleur au cou = suspicion de traumatisme du rachis cervical (éviter tout mouvement du cou)
-agitation, prostration, vomissement, propos incohérents, maux de tête, engourdissement = suspicion d’un coup sur la tête (traumatisme crânien)
-en position demi-assise (ou assise) pour une plaie au thorax
-en position couchée, jambes fléchies vers soi pour une plaie à l’abdomen
-en position couchée avec les yeux fermées pour une plaie à l’œil.
Attention. Ne retirez jamais un objet d’une plaie (couteau, outils, morceau de verre…). Le retrait de l’objet pourrait provoquer un saignement plus abondant ou une aggravation de la blessure.
Dans le cas d’un membre sectionné, récupérez si possible le membre pour l’envelopper dans un tissu propre et le conserver au froid (pas de contact direct avec de la glace).
Cet article n’a pas la prétention de faire de vous des sauveteurs accomplis. Il ne remplace pas une formation complète auprès de professionnels et surtout l’apprentissage et la mémorisation des gestes qui sauvent (et qu’on oublie vite…)
Toutefois, vous constaterez que les gestes à adopter dans une situation d’urgence sont finalement assez simples, logiques et naturels. En prendre conscience devrait déjà vous donner plus de confiance en vous. Maintenant, un peu plus à l’aise, vous devriez avoir moins peur de vous retrouver confronter à une telle situation.
Rappel des 4 étapes à suivre
Et n’oubliez pas, votre mission s’arrête seulement lorsque les secours prennent le relais.
Pour aller encore plus loin et se former : protection civile, croix rouge, pompiers...
Bravo à vous qui avez pris le temps de lire cet article et eu le courage de vous confrontez à une réalité qui peut nous mettre mal à l’aise et qu'on a pas forcément envie d'imaginer.
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